En 1973, Phyllis Webstad, âgée de seulement six ans, fit son entrée au pensionnat Saint-Joseph à Williams Lake. Elle portait alors fièrement un chandail orange que sa grand-mère lui avait acheté. Dès son entrée, on lui a coupé les cheveux et on lui a confisqué son chandail orange (qu’elle ne revit jamais). La terreur de la vie dans une école résidentielle venait de commencer.
La journée du chandail orange commémore les milliers de vies brisées par un système qui n’avait d’autre but que de « tuer l’Indien dans l’enfant », un système qui aura surtout contribué à tuer l’enfance dans l’enfant. C’est une journée pour rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui ont survécu aux écoles résidentielles.
L’Observatoire des Administrations publiques autochtones invite toutes les citoyennes et tous les citoyens du Québec et du Canada à prendre aujourd’hui un temps pour réfléchir aux séquelles vécues par des milliers d’enfants autochtones. Il ne s’agit pas seulement de réfléchir au passé, mais également au présent, alors que des enfants autochtones subissent encore souvent les affres d’un système qui peinent à assurer leur santé et leur sécurité physique, psychologique, morale et culturelle.
La réconciliation avec les nations autochtones au Québec et au Canada n’est pas seulement et ne peut pas être seulement un processus de nos gouvernements. C’est notre responsabilité à toutes et tous, une responsabilité que se manifeste aujourd’hui en commémorant à nos diverses manières la journée du chandail orange.
Jean-François Savard
Directeur de l’Observatoire des Administrations publiques autochtones
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